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« De par ma mère, je viens de Chamoson, le meilleur terroir du pays ; de par mon père, je suis originaire de Crissier, où se trouve la plus grande table de Suisse! » L’éclat de rire qui suit cette déclaration tonitruante laisse bien augurer de la discussion. Hugues Baud, maître-vigneron et encaveur à Aigle, a le verbe facile et la bonne humeur contagieuse. A cheval sur les deux plus grands cantons viticoles du pays, cultivant des vignes dans le Chablais et dans le Valais central, il se montre parfois un brin provocateur. On l’imagine volontiers forçant son accent vaudois lorsqu’il est avec les Valaisans et louant la qualité des vins du Vieux-Pays en terres vaudoises. Mais en fait, ce qui passionne cet ancien postier qui a attendu la trentaine pour apprendre le métier, c’est de jouer avec les terroirs. Car s’il est diplômé en œnologie de Changins, Hugues Baud est surtout maître-viticulteur. On le pressent : ce qui l’intéresse au premier chef, c’est l’infinie diversité des sols de notre beau pays et leur adéquation avec les multiples cépages à disposition. Natif d’Aigle avec des grands-parents chamosards, il œuvre sur deux pôles de production très différents, eux-mêmes subdivisés en de nombreux micro-terroirs. Multitude de terroirs « Je travaille des vignes à Montreux, Aigle, Ollon, Chamoson, Vétroz, Sion, Savièse, explique-t-il. Au total, c’est le produit de 4,3 hectares qui est vinifié à Aigle », explique Hugues Baud. Ces terroirs, il les exploite un peu à l’instinct. Fort de sa curiosité naturelle qui l’a poussé à observer soigneusement les grands vignobles étrangers, il choisit ses cépages par analogie. « J’étais allé à Vétroz dans l’idée de cultiver de l’amigne. J’y ai trouvé une parcelle dont le sol ressemblait fort à celui des Côtes-Rôties. Finalement, j’y ai planté de la syrah… et je ne le regrette pas. Dans la région de Montorge, au-dessus de Sion, j’ai découvert une terre qui m’a immédiatement rappelé le terroir de St-Emilion. Cette vigne produit aujourd’hui du merlot », précise le vigneron aiglon. Son amour des terroirs l’a aussi incité à jouer sur les clones de pinot noir, un cépage cultivé à Montreux, à Ollon, à St-Triphon ou à Chamoson. Le pinot oberlin a fait son nid à St-Triphon, le pinot du Valais s’épanouit à Chamoson alors qu’ailleurs le Wädenswil convient mieux. Il suffit de goûter les différentes bouteilles pour se convaincre que chaque vin est alors très différent. Du pinot de Montreux léger, finement bouqueté et assorti d’étonnantes notes florales, au Chamoson plus corsé et bien structuré, la gamme est vaste. Un grand choix Cette passion pour les vins de terroirs a ses exigences, pas toujours simples à gérer à la cave. Hugues Baud possède une carte très étoffée forte de plus de vingt crus différents: trois chasselas, trois assemblages pinot-gamay vaudois, quatre pinots noirs voisinent nombre de spécialités comme la syrah, le cabernet sauvignon, la mondeuse, le chardonnay, l’arvine ou le pinot blanc. Ajoutez à cela des assemblages de qualité, à l’image de «La Fornarina» (pinot noir, cabernet sauvignon, syrah et gamay) soyeuse, très fruitée et légèrement épicée, et du «Topaze» (arvine, chardonnay et pinot blanc), un vin ample et bien équilibré, de très belle tenue, marqué par les agrumes, la rhubarbe et les fruits exotiques ! Avec une telle palette, il serait très étonnant de ne pas trouver vin à son goût !
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